Histoire
Bôle, petit village de 729 âmes au début des années 1960, voit soudain sorti de terre de nouveaux quartiers et habitations. Ce développement démographique nécessite l’édification bienvenue d’un nouveau collège avec enfin une nouvelle halle de gymnastique digne de ce nom inaugurée en 1964 … C’est le boum des année 60!
Et les sociétés villageoises dans tout cela ? il y a bien un choeur d’hommes, un choeur de dames, une société de tir et un club de tennis de table mais pas de trace d’autres sociétés sportives … Que cela ne tienne, voici qu’une poignée de jeunes gens enthousiastes décident, dans le courant 1965, de créer un club de football afin d’offrir à la jeunesse bôloise et aux amateurs du ballon rond, la possibilité de développer leurs talents sans devoir se rendre dans les villages voisins.
L’idée est séduisante… Encore faut-il la concrétiser. La commune n’a pas de terrain qui soit disponible pour une surface de jeu. Toutefois, Monsieur René Maret, industriel de la localité, possède dans le haut du village le terrain de Champ Rond qui pourrait, moyennant un agrandissement, faire l’affaire. Les démarches entreprises sont bien accueillies par ce généreux propriétaire qui non seulement accepte de mettre ce lieu à disposition mais s’engage aussi à financer le coût des travaux d’aménagement. Ces travaux prendront du temps, alors un terrain de substitution est nécessaire. Il est fait appel à la Place d’Armes de Colombier qui met à disposition, sur la moitié sud-ouest de Planeyse, une surface permettant de tracer une aire de jeu
Le 1er match officiel de championnat fut le 28 août 1966 à Corcelles.
Les souvenirs de Pierre-André Veuve, dit « Biscuit »
Lorsque j’ai accepté le poste d’entraîneur à Bôle en 1976, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Je me suis très vite rendu compte que dans ce coin de pays tout était exceptionnel.
Le terrain d’abord: coincé entre forêt et falaise, ce champ de patates, comme certains de nos adversaires l’avaient baptisé. Au sol mal plat, souvent rocailleux, où l’herbe en fin de saison s’y faisait rare, où les taupes y creusaient des galeries, véritables pièges à entroses, faisait plus penser à un champ de bataille qu’à une surface de jeu. Combien de fois avons-nous dû ramasser les pierres tombées du rocher, aller chercher les ballons perdus dans la forêt toute proche, répandre des sacs de sciure dans les seize mètres? Je me souviens aussi de cet été 1976, où mon frère « Jo » et moi avons arrosé le nouveau gazon posé devant les buts à l’aide de seaux d’eau transportés depuis le Vieux-Stand. Quant à l’éclairage, le clair de lune, il ne permettait que des entraînements physiques qui firent des Bôlois de redoutables finisseurs.
Les vestiaires? Pendant plusieurs années, nous nous sommes changés au fond d’un jardin dans un local appartenant à Jean-Louis du Buffet de la Gare. Quatre pommeaux de douche dans une ancienne buanderie suffisaient à notre bonheur .. et à celui des filles du voisinage attendant impatiemment le passage des idoles bôloises en petite tenue.
Les spectateurs, Gemma, Nino, Tony, Jeannot, et j’en passe, fanatisés par l’esprit bôlois ne laissaient aucun répit, ni à l’arbitre, ni aux joueurs. Les matchs se jouaient dans une ambiance extraordinaire. Qui ne se souvient pas des fameux derbies contre La Sagne? Combats âpres sur le terrain mais aussi amitié après le match autour d’un bon verre accompagné des flonflons de l’accordéon de Samy le Sagnard.
La cantine, parlons-en! Le Vieux-Stand, s’il existait encore, résonnerait toujours des chants de victoire et des hurlements de dépit des supporters ingurgitant des seilles de Suze, de Pastis ou de Prunelle. Et les « apéros » du dimanche qui finissaient en fin d’après-midi, voire en soirée.
Et les joueurs me direz-vous? Tous des copains liés par une solide amitié hors et sur le terrain. Les joies annexes resserraient les liens: ramassage de cailloux, préparation des fêtes et des lotos, construction de la maison de Michel, notre gardien à Clémesin… solidarité, volonté et courage furent les qualités qui permirent aux joueurs de ce petit village de tutoyer les ligues supérieures. Que tous, joueurs, supporters, membres du comité de cette époque soient remerciés du plaisir qu’ils m’ont procuré durant ces années merveilleuses passées au FC Bôle!
Le millésime 1981-1982
S’il était une année à marquer d’une pierre blanche dans le grand livre des souvenirs du club, elle porterait assurément la saison 1981-1982, coup d’oeil dans le rétro:
C’est le samedi 29 mai 1982 aux Geneveys-sur-Coffrane que l’histoire commença. Un but victoireux de Barell scella l’issue du championnat et propulsa le FC Bôle au firmament du football communal, avec à la clé une finale d’ascension en 1ère Ligue. La fête pouvait alors commencer et les fidéles supporters accourus en masse entamèrent alors une marche triomphale en direction du Buffet de la Gare, véritable QG du club.
Une semaine plus tard, tout ce petit monde se retrouva « entassé » sur et autour du mythique terrain de Champ-Rond pour assister au premier match de final contre le FC Central Fribourg. Alors que tous faisaient des fribourgeois les favoris logiques de cette rencontre, ces derniers furent proprement « balayer » par une formation neuchâteloise au coeur « gros comme ça », survoltés par l’ambiance très spéciale qui régnait sur le fameux talus bôlois, spécialement raboté pour l’occasion .. Bôle s’imposa 4 à 1 et n’était de ce fait plus qu’à quelques encablures de la 1ère Ligue.
Un parfum de revanche souffla sur la seconde partie en terre fribourgeoise, un nul sufisait aux Bolets pour atteindre leur objectif. Au terme d’un match épique, Bôle, résista et obtint de façon méritée ce qu’il était venu chercher, c’est à dire une parité synonyme de promotion en 1ère Ligue!
De nos jours…
Le FC Bôle avait désormais bâti sa réputation plurielle. Petit terrain, grands coeurs. Mais il a vu partir aussi quelques amours profonds et qui remuent encore ses entrailles. Albert Delley, Michel Locatelli, Toni Müller, Jean Bubloz, Daniel Anker et Jean-Claude Veuve reposent ailleurs, après tant d’années spectacles, d’années lumières. Qu’ils étaient beaux de vérité ces Bôlois de la première heure et qu’ils raniment des souvenirs enfouis pour toujours. On les revoit encore au Vieux-Stand sous les étoiles, Place des Victoires, dormeurs debout, museau taché et ballon au poing, avant de se laisser vaincre par le mascaret des draps avec un sourire de copain. Ils ignoraient encore tout de la camarde.
Après 1991, le FC Bôle a évolué. L’Histoire ses repères d’antan ! Place aux nouvelles identités. Terrain neuf, vestiaires neufs, environnement neuf: d’exotique Champ-Rond est devenu écrin, le plus beau du Littoral.
Mais les belles perles ne font pas encore un dur collier. Le FC Bôle connaît ses premières désillusions, avec des relégations entrecoupées de promotions. Il navigue entre la 2ème et 3ème Ligue alors que ses infrastructures sont dignes des ténors de la région. Mais depuis son retour en 2ème Ligue en 2006 – année du 40ème anniversaire du club – il s’accroche à cette ligue et jouent les premières rôles…
La saison 2009/2010 est exceptionnelle avec la montée de la 1ère en 2ème ligue inter-régionale, la Z’gonde championne de 4ème ligue est promue en 3ème ligue. Sans parler du parcours du mouvement juniors où là également une promotion est à fêter avec les B qui passent en B Inter (Coca-Cola League).
Malheureusement, mais assez logiquement la 1ère n’a pas réussi à se maintenir dans cette ligue malgré un bon premier tour qui les a vu terminer à la 10e place (sur 14). Cette relégation coïncide avec le départ de très nombreux joueurs et l’arrivée de Pierre-Alain Schenevey (accompagné de Stephan Gross) sur le banc bôlois. Ce duo qui a œuvré 3 ans durant à passé par tout les états d’âmes puisqu’avec une toute nouvelle équipe, ils ont terminé à la 4ème place. Tandis que la saison suivante, avec une équipe similaire et un excellent 1er tour (3ème), ils ont finis 11ème et 1er non-relégable à 1 point de la barre. La 3ème saison fût à nouveau bonne et une 5e place avec une équipe qui aurait méritée meilleur classement au vu de séduisant jeu produit.
Durant la même période, la Z’gonde (toujours entraînée par le duo Anker-Mischler) suivait le même chemin que l’équipe fanion. 2ères saison bien maîtrisées avec des 5e places (notamment la 1ère en tant que néo-promu), tandis que la saison 2012-2013 les voyait terminés à l’avant-dernière place malgré un jeu chatoyant (mais peu efficace). Ils évitèrent le barrage de la relégation grâce au sauvetage de Colombier en 2ème ligue inter. La saison suivante, avec une même équipe, ils tutoyèrent les meilleurs durant une bonne partie de la saison avant de craquer en raison de très nombreuses blessures. 4ème rang final.
Au niveau des juniors, le prolifique groupement du Team Littoral continue de porter ses fruits et les résultats suivent. Des équipes d’inter dans toutes les catégories (C/B/A) qui jouent les 1ers rôles avec même des titres de champions romands et donc des finales suisses.
Si la continuité est le mot d’ordre de la Z’gonde, la 1ère voit le duo Dias-Bachmann arrivé sur le banc. De bonne augure puisque cela signifie également la venue de très nombreux jeunes, talentueux. Ces derniers seront épaulés par les clubistes d’expérience…
Bons championnats à toutes et à tous !!!